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les peintures de Jacqueline Devreux
17 mai 2018

7e épisode des Tableaux-Fantômes Mercredi 30 mai,

 

7e épisode des Tableaux-Fantômes 

 

Mercredi 30 mai, 18h30, vernissage à la Maison de Marguerite Yourcenar . 

Villa départementale Marguerite Yourcenar

2266 Route du parc -  59270 ST JANS CAPPEL

Faisant partie des artistes invités par Luc Hossepied,  Eric Rigollaud et Nicolas Tourte , 

je présenterai une pièce .

" Marquise", mine de plomb sur papier, h. 744 mm x l 602 mm, cadre ovale couronné d'un noeud, bois noir

 réalisée d'après une description d'un tableau disparu de Théodore Fantin-Latour.

 

 

L’AMOUR EN SENS INTERDIT
Véronique Bergen - 2018

Du titre « Marquise » du tableau de Théodore Fantin-Latour à sa réappropriation par Jacqueline Devreux, on bascule d’un monde figé (la marquise désignant à la fois divers objets — un fauteuil, un auvent, une bague… — et un sujet dépeint par sa catégorie sociale) à un univers où la femme a conquis une position subjective. L’occupation de l’espace, les coordonnées descriptives sont les mêmes (femme assise dans un fauteuil, table, livre ouvert, collier de perles, robe décolletée, fleur…) et pourtant tout a changé. D’un portait pastel vu du dehors, on glisse dans un autoportrait en noir et blanc placé sous le signe de la féerie érotique. La marquise semble moins une Cambremer ou une Villeparisis sortie du gotha proustien qu’une fleur de bordel aguichante, offrant ses charmes vénéneux, maîtresse de son corps, des plaisirs tarifés et des ivresses de la chair. Son nom indique qu’elle officie des cérémonies catines, auréolée de son titre de marquise des anges blonds ou noirs, des séraphins fétichistes ou des créatures lucifériennes.

Dans son corsage échancré, une rose aux accents baudelairiens. Dans ses yeux, son regard frontal, un éclat saphique. Elle tient en main le livre de sa vie ; pas question pour la courtisane trônant en son boudoir que le Destin ou ses porte-paroles en tournent les pages.
La marquise, évoquions-nous, a cessé de signifier la réduction de la femme-sujet à la femme-objet. Sa passion ? Coudre le « oui » à l’« encore » dans sa robe vintage Félicien Rops.

Elle épouse la nuit et, féline, mordille les hommes au creux de la nuque quand la lune tournoie sur sa pointe. À ceux qui se sépulcrent, elle lance son collier de perles aphrodisiaques. Séditieuse et vicieusement pure, affirmatif ; peroxyde de charmes et chasseresse, no comment. Variantes autour des vanités et de la jouissance, affirmatif ; chevauchée walkyrienne sans armure, no comment.

L’ombre de son talon aiguille embroche le codex des bienséances.

Depuis toujours, la femme sort du cadre, échappe aux contours ; dépassant le cadre ovale du tableau-miroir, le pied chaussé d’un escarpin l’atteste. La marquise n’a que faire des limites, des tabous ; la belle de nuit traverse l’inceste, pratique l’amour en sens interdit. Ceux qui attendent la mort, elle les orage crucifixion d’orgasmes derrière le rideau.

Tireuse de cartes, oraculaire, poitrine nue saillante, elle s’attend au détours d’étreintes buissonnières.
Curriculum sexy. Axiome viscéral : n’être jamais spectatrice, mais l’actrice qui dicte le rythme de la foudre. Elle tire le rideau des fantasmes quand ça la bacchanale.
Ni génuflexion ni rédemption, un je ne sais quoi de la Marquise de Merteuil dans sa philosophie libertine.
Un zeste de Gainsbourg dans l’atoll de sa mémoire :
Si elle assure affirmatif quoi toute seule no comment
De la technique affirmatif du doigté no comment
Self control affirmatif comment ça ooh ooh ooh
Si elle aime ça affirmatif quel côté no comment.
 

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